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Carbonate de calcium précipité |
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P0444 |
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Polish, agent de polissage, pâtes de polissage, synthetic calcium carbonate |
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Entretien : équipement et produits |
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Le carbonate de calcium (CaCO3) précipité est une poudre fine et homogène que l’on mélange avec de l’eau ou de l’éthanol, ou les deux à la fois, pour obtenir une pâte de consistance crémeuse pouvant servir à nettoyer ou à polir l’argent.
La fabrication du carbonate de calcium par précipitation permet d’élaborer un produit pur dont les cristaux sont homogènes (dimension et forme). Les cristaux sont fabriqués sous différentes formes pour induire des propriétés particulières (densité, aire de surface), ce qui permet d’employer le produit final pour des usages variés (additif pour adhésifs, peinture, plastique, caoutchouc, encre, papier, produit pharmaceutique, etc.).
AVERTISSEMENT : Le carbonate de calcium précipité, ou craie précipitée, a la même formule chimique que le calcaire, le marbre, la craie et les autres carbonates de calcium naturels, mais il possède des propriétés différentes. On doit éviter d’utiliser les craies ou d’autres carbonates de calcium naturels et non précipités pour le nettoyage des objets en argent, car la dimension et la forme irrégulières de leurs cristaux les rendent beaucoup trop abrasifs : ils rayeraient alors les surfaces.
Avant la première utilisation d’une poudre de carbonate de calcium précipité, il est conseillé de tester sa finesse et son homogénéité en frottant une plaque de Plexiglas® (P0081) : cela permet de vérifier l’absence de particules grossières et trop abrasives (voir Notes de l’ICC : 9-7).
Le nettoyage consiste à retirer la couche de métal oxydé formée en surface de l’objet; le polissage consiste à abraser finement la surface pour la rendre la plus lisse possible. Ces deux actions sont destinées à faire ressortir l’éclat blanc du métal. Pour simplifier la lecture de cette fiche, le terme « polissage » sera employé systématiquement.
Par définition, le polissage d’une surface est un processus destructif; il ne devrait pas être fait à répétition. En effet, tous les produits d’entretien de l’argent retirent une couche de métal et laissent des rayures microscopiques à la surface de l’objet. Les poinçons, gravures, placages et autres détails historiques portés par la surface pourraient être altérés ou disparaître à la suite d’un polissage répété ou trop poussé. La composition du métal, la façon dont il a été manufacturé, la méthode et les effets du polissage doivent préalablement être pris en considération (voir la section « Mode d’emploi »). En cas de doute, il faut demander l’avis d’un restaurateur avant d’entreprendre le traitement d’une surface argentée.
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Matériaux: |
Poudre de carbonate de calcium (CaCO3) précipité |
Couleurs: |
blanc cassé |
pH: |
8-9 |
Densité: |
Poids spécifique 2,7-2,9 N/m3 |
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Entretien des collections |
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Le carbonate de calcium précipité peut être utilisé pour polir l’argent; il ne doit pas être employé sur d’autres métaux. |
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Avant de polir l’objet, il convient de s’assurer que seules les ternissures d’argent en seront retirées, et non des éléments décoratifs, un revêtement ou une patine chimique d’origine ou encore des produits volontairement appliqués au cours d’un traitement précédent.
Une légère ternissure se présente généralement sous forme d’une couche transparente d’une couleur tirant vers le jaune. Quand cette couche s’épaissit, elle devient brune puis noir mat. Les ternissures peuvent aussi prendre une teinte bleue ou violette en fonction de leur degré d’extension et du type de polluant présent dans l’environnement et responsable de cette corrosion. Pour plus ample information sur les ternissures, on pourra consulter l’article de Lyndsie Selwyn, « Historical silver : Storage, Display and Tarnish Removal » (B0093).
Questions à se poser avant un polissage : 1. L’objet est-il en argent massif? Vérifier qu’il ne s’agit pas d’un placage d’argent, sur un alliage cuivreux par exemple. Si c’est le cas, déterminer, si cela est possible, le nombre de fois où l’objet a déjà subi un polissage et s’il peut en supporter un nouveau. Un polissage répété finirait par retirer la couche argentée et mettre à nu le métal sous-jacent. En cas de doute, consulter un restaurateur;
2. L’objet porte-t-il des marques identifiant le fabricant (poinçon) ou la composition du métal (par exemple, argent sterling, argent nickelé ou argent plaqué)? Ces marques doivent être polies avec beaucoup de précaution, car elles pourraient devenir moins lisibles, voire disparaître si l’objet subissait des traitements répétés. Les pièces de monnaie ne doivent pas être polies sans l’avis d’un spécialiste. Consulter un restaurateur pour trouver une solution de rechange au traitement;
3. L’objet est-il composite? S’il présente d’autres matériaux, comme du bois, de l’os ou de l’ivoire, les protéger de tout contact avec le carbonate de calcium précipité pour éviter de les rayer ou de les tacher définitivement;
4. L’objet présente-t-il une dorure en surface? Celle-ci peut être locale ou avoir originellement couvert la totalité de l’objet et qu’il n’en reste que des traces. Le polissage de ces zones avec un produit abrasif, même fin, est à proscrire; il ferait à terme disparaître la couche d’or ou les traces qui témoignent de la dorure d’origine;
5. L’objet présente-t-il un décor de nielle? Celui-ci est un composé de sulfure d’argent, de plomb ou de cuivre utilisé comme décor. Incrusté dans des incisions plus ou moins profondes ou encore appliqué sur des surfaces délimitées, il permet de mettre en valeur un décor par contraste de sa couleur noire avec le métal blanc. Il ne faut pas le confondre avec les ternissures à retirer, qui sont de même nature chimique. En cas de doute, consulter un restaurateur;
6. L’objet est-il couvert d’un revêtement de résine protectrice (laque ou vernis)? Ce type de revêtement vieillit souvent en prenant une teinte jaune; il peut avoir un aspect légèrement irisé et montrer les traces du pinceau utilisé pour son application. Si c’est le cas, ces zones ne doivent pas être traitées avec un produit pour polir l’argent. Consulter un restaurateur à ce sujet.
7. Si l’objet à nettoyer porte un numéro d’inventaire, il est important de le noter avec attention avant le traitement et de le réinscrire sur l’objet au besoin si le nettoyage l’a rendu illisible ou l’a effacé. Si ce numéro est protégé par une couche de vernis, il faut convenir avec le responsable ou un restaurateur de la nécessité de le retirer avant le polissage et de la meilleure manière de procéder pour le retrait et la réinscription.
Préparation avant le polissage
Afin de protéger l’argent, il faut mettre des gants en coton ou en nitrile (éviter d’employer des gants en latex ou des gants en coton avec pastilles antidérapantes en latex, car ce dernier contient du soufre qui corrode et ternit l’argent). Manipuler l’objet avec les mains nues entraîne le dépôt de chlorures, d’acides organiques et de graisses qui peuvent ensuite générer une corrosion ponctuelle visible en surface (empreintes digitales). De plus, le produit peut irriter la peau.
Il faut travailler sur une surface propre. Avant de procéder au polissage, on doit retirer délicatement toute poussière de la surface de l’objet en employant un tissu doux en coton ou en microfibre. La poussière et les saletés peuvent rayer la surface de l’argent si elles ne sont pas éliminées avant le polissage.
Si l’objet comporte d’autres matériaux (par exemple, du bois ou de l’ivoire), il faut les couvrir avec une feuille de plastique (par exemple, du plastique d’emballage alimentaire) pour éviter tout contact avec le produit de polissage et l’humidité du traitement qui peuvent pénétrer dans les surfaces poreuses et modifier leur aspect définitivement.
S’il y a des dépôts de cire ou de graisse en surface de l’objet, il faut les retirer avec de l’essence minérale (distillat de pétrole (white spirit), naphta) avant le traitement. Ces solvants sont offerts en quincaillerie ou dans les magasins de matériel pour artistes. On doit mettre des gants de protection (nitrile) et appliquer le solvant dans une zone bien ventilée à l’aide d’un tissu propre en coton blanc, d’une boule de coton ou d’un coton-tige. Pour fabriquer un très petit applicateur, on peut enrouler une petite quantité de coton au bout d’un bâtonnet en bois (du type cure-dent). Il faut s’assurer d’utiliser du coton de qualité médicale qui ne contient pas de particules dures (bois ou autre).
Polissage
Pour créer une pâte qui servira à nettoyer ou à polir l’argent, on doit mélanger, dans un petit récipient, le carbonate de calcium précipité avec de l’eau ou de l’éthanol. Il suffit de mettre peu de poudre – une cuillerée à thé pour commencer – dans laquelle on ajoute le liant jusqu’à la consistance pâteuse souhaitée; la préparation d’une petite quantité évite d’avoir à refaire le mélange à la suite de l’évaporation de l’eau ou de l’éthanol. Si la pâte sèche trop, le carbonate de calcium précipité deviendra parfois trop abrasif pour l’argent. L’ajout de quelques gouttes d’éthanol dans l’eau améliore le contact entre la pâte et la surface de l’objet. À noter que l’utilisation de l’éthanol comme unique liant de la poudre demande une bonne ventilation de l’aire de travail, ce qui risque d’entraîner, par ailleurs, un séchage rapide de la pâte : celle-ci deviendra alors plus abrasive et devra être souvent régénérée par l’ajout d’un solvant.
On applique ensuite la pâte sur l’objet à l’aide d’un tissu en coton très doux, d’un coton-tige ou d’une boule de coton en exerçant une légère pression, tout en décrivant de petits mouvements circulaires. Il faut s’assurer d’utiliser du coton de qualité médicale qui ne contient pas de particules dures (bois ou autre). Pour accéder à l’intérieur des creux dans lesquels les ternissures sont plus importantes, il faut éviter tout outil métallique ou dur qui pourrait passer à travers le coton ou le chiffon et rayer le métal. Quand le coton ou le tissu devient sale (généralement noir), il faut le changer, jusqu’à ce qu’il reste propre, afin que les dépôts retirés ne soient pas ré-appliqués en surface.
Puis on élimine les résidus de pâte avec de l’eau distillée ou de l’éthanol et, au besoin, on répète le traitement mais sans aller au-delà du niveau de polissage souhaité. L’idéal est de travailler méthodiquement et progressivement par petites zones, pour contrôler l’avancée du polissage et vérifier que tous les résidus de pâte sont retirés. AVERTISSEMENT : les légères ternissures présentes dans les creux d’un objet décoré rendent le décor plus visible et peuvent contribuer à le mettre en valeur. Avant le traitement, ou au cours de celui-ci, le niveau de retrait des ternissures et le degré de polissage devront être bien définis avec le responsable des collections et un restaurateur.
À la fin du traitement, on doit rincer la surface de l’objet avec de l’eau distillée ou déminéralisée ou de l’éthanol (en vente en quincaillerie ou magasin de matériel pour artistes) sur un coton-tige ou un chiffon en coton doux afin de retirer les résidus de la poudre abrasive. Celle-ci, bien qu’elle puisse être non visible à l’œil nu, ne doit pas rester sur l’objet. Pendant l’utilisation de l’éthanol, il faut travailler dans une zone bien ventilée. On terminera par un dernier polissage avec un tissu en coton doux et propre.
La pâte de carbonate de calcium précipité doit être conservée dans un récipient hermétiquement fermé.
Des articles concernant le nettoyage des objets en argent ont été écrits par d’autres restaurateurs; Long (B0242), Selwyn (B0556, B0571), Wharton (B0561.
Préservation d’une surface polie
Pour empêcher ou limiter un nouveau ternissement des objets mis en réserve ou en exposition, il faut éviter leur contact avec les polluants atmosphériques ou les matériaux qui comportent des espèces chimiques avec lesquelles l’argent réagit, notamment le soufre.
Parmi les matériaux qui contiennent du soufre, on trouve la laine (parfois utilisée pour le velours), le caoutchouc (élastiques, gants en latex, etc.), le bois (étagère dans un mobilier fermé), les émanations de peinture, certains aliments (les œufs, par exemple). Pour plus ample information, consulter l’article de Lyndsie Selwyn (B0093).
Après le polissage, afin d’empêcher ou de limiter le ternissement des objets, on peut utiliser des papiers ou des tissus spécialement conçus pour capter les polluants atmosphériques auxquels l’argent est très sensible : le Activated Charcoal Cloth (P0137), le Pacific Silvercloth® (P0130), les papiers antiternissement (P0134), les bandes de tissu Carbon Cloth de la compagnie Preservation Equipment Ltd. (F0030), le Corrosion Intercept™ (P0109) et certains produits MicroChamber® (P0168).
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Le carbonate de calcium précipité est très peu toxique. S’il est en contact avec la peau, il faut rincer avec de l’eau et du savon. En cas de contact avec les yeux, on doit rincer avec de l’eau et consulter un médecin.
Pendant l’utilisation d’éthanol et d’autres solvants comme l’essence minérale (naphta), il faut s’assurer de travailler dans une zone bien ventilée et de pouvoir jeter les matériaux imbibés de solvants dans des conditions de sécurité adaptées. Chaque pays possède des règlements particuliers concernant l’élimination des matières dangereuses. Au Canada, on doit se référer au Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (http://www.ccohs.ca/oshanswers/safety_haz/landscaping/waste_management.html); aux États-Unis, à l’Occupational Safety and Health Administration (http://www.osha.gov/SLTC/hazardouswaste/index.html); en Europe, à l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail (http://osha.europa.eu/en/front-page); et, en France, à l’Institut national de la recherche et sécurité (http://www.inrs.fr/accueil.html).
Des renseignements supplémentaires sur la santé et la sécurité peuvent être obtenus auprès des fournisseurs de produits chimiques, éventuellement dans les magasins de matériel pour artistes ainsi qu’auprès de l’Arts, Crafts & Theater Safety (http://www.artscraftstheatersafety.org).
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Birks Silver Cloth (P0178). Twinkle Silver Polish (P0407).
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| F0161 | ITM Instruments inc., Division de Airflow Developments | Canada | | F0167 | Anachemia Science, Consulter le site Internet pour d'autres emplacements au Canada | Canada | | F0169 | Fisher Scientific Company, Partie de Thermo Fisher Scientific | Canada | | F0414 | Fisher Scientific, Partie de Thermo Fisher Scientific | États-Unis |
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| DANDRIDGE, Pete, "The Exhibition of Unlacquered Silver at the Metropolitan Museum of Art", Journal of the American Institute for Conservation (JAIC), American Institute for Conservation [http://cool.conservation-us.org/jaic/articles/jaic44-03-003_indx.html] (page consultée le 4 janvier 2011), Washington, DC, États-Unis, 2005, p. 175-183, Anglais | B0563 | | LINS, Andrew et Nancy McMAHON, Aoki, Shigeo, "The Inhibition of Silver Tarnishing", Current Problems in the Conservation of Metal Antiques: Thirteenth International Symposium on the Conservation and Restoration of Cultural Property, 4-6 October 1989, Tokyo, Japan, Bunka-cho Tokyo Kokuritsu Bunkazai Kenkyujo Hozon Kagakubu, Tokyo, Japon, 1993, p. 119-131, Anglais | B0558 | | LONG, D., National Park Service, "n° 10/2: Caring for Silver and Copper Alloy Objects", Conserve O Grams: Publications-Museum Management Program, National Park Service, [http://www.cr.nps.gov/museum/publications/conserveogram/cons_toc.html] (page consultée le 26 novembre 2003), Harpers Ferry, États-Unis, Mai 1999, 4 p., Anglais | B0242 | | SELWYN, Lyndsie, "Le soin de l’argent (Note 9/7)", Notes de l'ICC, Institut canadien de conservation, Ottawa, Canada, 2007, 5 p., Français (offert en anglais) | B0556 | | SELWYN, Lyndsie, Métaux et corrosion : un manuel pour le professionnel de la conservation, Institut canadien de conservation, Ottawa, Canada, 2004, 239, Français (offert en anglais) | B0571 | | SELWYN, Lyndsie S., "Historical Silver: Storage, Display and Tarnish Removal", Journal of the International Institute for Conservation-Canadian Group, International Institute for Conservation of Historic and Artistic Works-Canadian Group (IIC-CG), Ottawa, Canada, 1990, p. 12-22, Anglais | B0093 | | SELWYN, Lyndsie S. et Charles G. COSTAIN, "Evaluation of Silver-Cleaning Products", Journal of the International Institute for Conservation-Canadian Group (IIC-CG), Ottawa, Canada, 1991, p. 3-16, Anglais | B0554 | | WHARTON, Glenn, "The Cleaning and Lacquering of Museum Silver", WAAC Newsletter, Western Association for Art Conservation (WAAC), [http://cool.conservation-us.org/waac/wn/] (page consultée le 4 janvier 2011), Janvier 1989, pp. 4-5, English | B0561 | | WHARTON, Glenn, Susan L MAISH et William GINELL, "A Comparitive Study of Silver Cleaning Abrasives", Journal of the American Institute for Conservation, Washington, DC, États-Unis, 1990, p. 13-31, Anglais | B0555 |
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Dernière mise à jour: |
2015-10-13 |
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